Identité
Laisser vivre la femme qui sommeille en mon corps,
Lui permettre en mon sein d’aller à son aise,
Effacer peu à peu le masque et le décor
D’une masculinité fondée telle une thèse.
Je ne puis supporter plus longtemps cet état,
Celui de l’homme droit, insensible et viril,
Aussi droit qu’un phallus en attendant le glas.
Laisser vivre en mon âme cette femme docile.
Être frêle et fragile comme le jeune roseau,
Permettre à mon mental de porter le fardeau
Qui me noue les entrailles et me brise le dos,
Pour enfin pouvoir vivre sans porter de manteau.
Faire couler en moi la femme qui se cache,
La laisser me surprendre et ne plus me défendre.
Devant ce combat pouvoir devenir lâche,
Car c’est avec elle que je pourrai comprendre.
Me laisser envahir pour vivre en harmonie
La recherche bienfaitrice de mon identité.
Me permettre de vivre blotti dans mon nid ;
Féminin, masculin, pour ainsi exister.
Je ne puis être buffle, ni même taureau,
Que si je suis brebis qui nourrit ses agneaux !
Laisser vivre la femme qui coule dans mes eaux,
Car je ne suis qu’un homme, et non pas un Zorro.