Les jambes (extrait de dédales de l'âme)...
Comme des torrents sans fin
Flirtant avec la roche,
Je ne peux retenir mes mains
Plus longtemps dans mes poches.
Elles ont besoins de découvrir,
De caresser et de toucher,
Ce que le printemps vient d’offrir
Comme une éclosion de beauté.
Enfin vos jambes se dévoilent
À nos regards si pudiques,
Comme s’ouvrent les pétales
Des premières tulipes.
Le printemps aime les fleurs
Et les jambes des filles,
Qui font battre les cœurs
Des hommes de la ville.
Parfois elles se croisent au détour d’un banc
Et nos joues redeviennent celles d’un enfant,
Légèrement colorées par l’émerveillement ;
C’est ainsi que nous sommes à chaque printemps.
Parfois elles nous frôlent au détour d’une rue,
Et nos yeux distraits s’abaissent subitement,
Avec l’espoir permanent d’en voir un peu plus,
De ce que l’on nous montre si pudiquement.
Comme des torrents sans fin vos jambes demeurent
Au cœur des montagnes que l’on ne peut gravir
Sans un souffle d’amour, et l’infinie douceur
Que requièrent vos jambes qui nous font pâlir…